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Logiciel versus crayon : quelques témoignages

jeudi 27 novembre 2003

Une question revient souvent dans la bouche des personnes qui débutent avec les cartes heuristiques : que vaut-il mieux choisir : un logiciel ou se « contenter » d’un crayon et du papier ?

Ces deux outils sont en fait complémentaires, comme l’atteste ces témoignages diffusés sur la liste heuristique Yahoo !.

 Patrice

Mes meilleurs cartes sont toujours celles que j’ai dessinées moi-même : une feuille de papier et des crayons de couleurs.

Des années après les avoir élaborées, elles sont encore très présentes dans mon esprit, tout simplement parce que l’encodage émotionnel est un puissant moyen de réactiver la mémoire, ce que je ne retrouve pas avec le logiciel.

En revanche le logiciel présente de nombreux avantages :

  • Archivage facile
  • Reprise d’une partie de carte sans tout refaire ;
  • Communication aisée par mail par exemple ;
  • Brainstorming à distance
    Et bien d’autres choses.

En fait je me sers des deux :

  • Pour apprendre un livre, je préfère dessiner une carte ;
  • Pour structurer un projet, par exemple un programme de formation je me sers du logiciel.

 Denis

J’utilise le logiciel pour :

  • structurer mes idées lorsqu’elles me viennent rapidement. Dans ce cas, le logiciel me permet de les capturer avant qu’elles ne soient submergées par d’autres (je frappe à l’ordinateur plus vite que je n’écris sur papier). De plus, restructurer la carte est simple comme bonjour ;
  • créer des documents « traditionnels », la phase initiale (quoi dire, dans quel ordre, etc.) étant faite sous forme d’une carte ensuite exportée vers un traitement de texte comme Word ;
  • faire le brouillon d’une carte qui sera retranscrite sur papier pour être mieux mémorisée par la suite ;
  • diffuser rapidement le compte rendu d’une réunion à ses participants, généralement élaboré à partir d’une carte manuscrite ou directement sur l’ordinateur suivant les circonstances.

Enfin, le logiciel autorise certaines fonctions impossibles avec une simple feuille de papier (attacher des liens hypertextes, créer un site Web, disposer d’un support visuel très rapidement avec le mode présentation...).

En revanche, le couple papier-crayon me semble indispensable :

  • lors de prises de note à l’occasion d’entretiens ou de réunions (l’usage d’un ordinateur peut nuire à une bonne communication interpersonnelle) ;
  • quand je veux laisser libre cours à mon imagination pour structurer ma pensée et être créatif (le plaisir que me procurent mon stylo calligraphique et mes crayons de couleur est très stimulant) ;
  • lorsqu’il est important de mémoriser le contenu de la carte, par exemple avant de prendre la parole en réunion ou lors d’une conférence ;
  • devant un groupe de travail (les logiciels produisent souvent des textes minuscules avec des branches énormes). De plus, le feutre et le papier introduisent une dimension kinesthésique dans notre rapport à l’information qui augmente nos capacités de mémorisation. Et puis, vous pouvez toujours prêter vos feutres à un participant pour qu’il s’implique à son tour dans l’animation, ce qu’il n’osera pas faire avec un logiciel inconnu.

Les deux outils peuvent être combinés :

  • prise de notes sur papier, mise au propre sur ordinateur pour diffusion via messagerie ;
  • brainstorming sur ordinateur, impression de la carte et ajout d’idée à tout instant de la journée avec un crayon.
  • travail à plusieurs en réunion (exemple : contenu pédagogique) et mise au propre sur papier (programme de la formation).

 Élisabeth

Par expérience je remarque que je garde un meilleur souvenir du travail fait avec des cartes papier/crayon.

Par contre, notamment en réunion quand on travaille sur une info qui est en train d’évoluer, ou qui va amener à différentes comparaisons, je trouve que le logiciel est irremplaçable, surtout quand on peut utiliser un vidéo-projecteur en même temps.

Dans tous les cas, j’ai repris l’habitude de ne jamais laisser une carte sans commentaire écrit même court sur le contexte dans lequel elle a été faite ou encore une phrase de résumé sur le contenu. Le fait de ne pas se contenter de mots sur des branches est très important. Ça ne fait pas double emploi avec la carte, c’est simplement comme rajouter une légende ou des références à un dossier avant de le ranger.

 Claude

Il est intéressant de constater que tous les pratiquants de logiciel qui se sont exprimés ont en fait une pratique mixte (outil + crayon).

L’outil ne paraît donc pas apporter un « appauvrissement » mais bien une corde supplémentaire ... que chacun utilise à son rythme.

Personnellement, je fais beaucoup de cartes papier en format paysage en utilisant les gros cahiers de brouillon de pages blanches dont se servent les graphistes. Mais dès que je quitte la fonction bloc-note et que la carte doit avoir une durée de vie importante, j’utilise MindManager.

Ainsi, je n’hésite pas à recopier des cartes faites à la volée pendant une conférence pour garder une version « propre » que j’ai plaisir à regarder (couleur) et à illustrer (icônes), toutes choses que je fais avec beaucoup moins de succès sur le papier.

De même, j’ai constaté qu’il était plus efficace pour moi de prendre des notes de lecture ou de préparation d’examen directement dans MindManager. Quel plaisir de réviser des matières ardues avec un recueil de cartes bien imprimé !

 En résumé...

La question d’un choix exclusif entre un logiciel et le couple papier/crayon ne se pose pas. Les deux outils sont complémentaires, avec chacun leurs avantages et inconvénients respectifs. Comme n’importe quels autres outils, il convient simplement de les utiliser à bon escient.